Le Réseau des centres de santé communautaire se développe et ouvre un recrutement à sa coordination. Si le défi de la transformation des soins primaires en France vous motive et que la démarche communautaire en santé vous anime…
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Mobilisation dans les soins primaires
Un article du Réseau des Centres de Santé Communautaire paru dans le n°104 de la Revue « Pratiques » de janvier 2024.
Depuis une vingtaine d’années en France, des équipes inventent et font vivre des centres de santé communautaire. Aujourd’hui, huit de ces centres se sont constitués en Réseau national des centres de santé communautaire, qui s’ouvre aux structures nouvellement en activité ou en cours de création.
Et si nous nous donnions les moyens de réinscrire dans les bases du système de santé les objectifs de lutte contre les inégalités sociales, d’émancipation individuelle et collective, et de plaidoyer ! Et si nous nous donnions les moyens de développer les soins primaires en y intégrant la prévention et la promotion de la santé !
Depuis l’ouverture de la Case de Santé en 2006 à Toulouse, une dynamique constante a vu des collectifs, ici ou là, se lancer dans la création d’un centre de santé communautaire. Au gré de la vie de ces collectifs, des enjeux locaux, des obstacles ou des opportunités, certaines de ces tentatives ont abouti et si le réseau national ne compte aujourd’hui que huit structures
membres, d’autres frappent à la porte. Quatre ou cinq projets pourraient ouvrir cette année, et nous accompagnons une quinzaine de projets de création sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Cette dynamique s’inscrit elle-même dans une longue histoire française d’invention de contre-modèles de soins primaires au système de médecine libéral, mais aussi dans celle plus universelle des expériences de structures de santé communautaire et de réappropriation
des enjeux individuels et collectifs de santé.
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Le Rassemblement National nuit gravement à la santé
Le Réseau des centres de santé communautaire (https://reseau-cdsc.fr/) alerte devant le danger du risque de prise du pouvoir en France par l’extrême droite.
Nos centres sont des lieux de santé dans lesquels nous faisons tous les jours des consultations, des ateliers de promotion de la santé, de la prévention, de l’accès aux droits, des entretiens de médiation, du travail social et relationnel, et un accueil inconditionnel. Nos centres sont des lieux de vie ouverts sur leur territoire, où l’égalité, la solidarité et la convivialité s’expriment au quotidien.
La santé est pour nous une question politique. Parce que les conditions de vie déterminent la santé de chacun-e bien plus que les facteurs individuels et biologiques. Au-delà des moyens qui nous sont nécessaires pour réorienter le système de santé vers les soins primaires, ce sont des politiques de justice sociale dont nous avons besoin pour la santé de la population. Et c’est aussi la meilleure manière de combattre les idées de l’extrême droite.
Au quotidien, nous voyons les effets des attaques néolibérales, réactionnaires et racistes sur la santé psychique et physique des patient·e·s. L’enchainement de réformes défaisant notre protection sociale (assurance maladie, chômage, retraites…), celles visant à précariser le travail, les politiques racistes détériorent l’accès aux droits des personnes immigrées, la régression des droits des femmes et minorisées de genres LGBTqia+… nous disons « ça suffit ! », et nous savons que l’extrême droite au pouvoir ira encore plus loin. Nous appelons à une rupture politique devant les choix anti-sociaux qui ont fait prospérer les colères et le vote pour l’extrême droite, dans le même temps qu’ils dégradaient directement l’état de santé de la population.
Non, le Rassemblement National n’est pas une organisation politique comme une autre !
Derrière le marketing électoral et les TikTok en mode sympa, il y a les valeurs et les prises de position bien réelles du RN. Leur donner le pouvoir, ce n’est pas permettre une « alternance », c’est donner le pouvoir à un parti raciste, sexiste, réactionnaire et qui menace nos libertés et nos droits.
Des centaines de milliers de personnes privées d’accès aux soins, la pauvreté qui explose à cause de l’exclusion des droits sociaux, des services publics sous contrôle et appauvris… derrière la préférence nationale, c’est le chaos social.
Les politiques portées par l’extrême droite dégraderont le droit au logement et l’hébergement d’urgence, la situation écologique, les conditions de travail et d’éducation. Elles renforceront la concentration des richesses, aggravant les inégalités sociales et les inégalités en santé.
En lutte contre les inégalités de santé et leurs injustices, contre la haine de l’autre, nous, professionnel.les de la santé communautaire, soutenons toute dynamique plaçant la justice sociale et écologique au cœur de son action. Notre vision de la santé est indissociable d’une visée d’émancipation de tous et de toutes et c’est pourquoi nous réaffirmons que :
L’extrême droite nuit gravement à la santé.
Lui barrer l’accès au pouvoir est impératif.
Sortir des politiques anti-sociales est une urgence.
Réaction à la communication gouvernementale au sujet du lancement de l’expérimentation « Centres et Maisons de santé « participatives » » précédemment annoncée dans le Ségur de la Santé.
communiqué de presse du 09 février 2022
Dans pratiques, Cahiers de la médecine utopique
Nous sommes celles et ceux qui préfigurons depuis des années un modèle de santé communautaire de premiers recours
Depuis presque deux décennies, nos équipes écrivent une nouvelle page de l’histoire de la santé communautaire en France, celle des centres de santé communautaire : la Case de santé à Toulouse depuis 2006, la Place santé à Saint-Denis à partir de 2011, le Village 2 santé à Échirolles qui se crée en 2016, le Château en santé à Marseille depuis 2018. D’autres nous suivent depuis, installant un modèle alternatif dans le paysage sanitaire.
Nos centres se proposent, à partir de lieux accueillants, de produire avec les patient-e-s un autre travail en santé basé sur des stratégies de lutte contre les inégalités sociales de santé. Nous l’avons fait contre vents et marées, subissant constamment l’inadéquation du financement de la santé à notre modèle. Mais notre détermination a porté ses fruits, nous avons enfin été entendu-e-s et le gouvernement a autorisé l’expérimentation de ce nouveau modèle économique et lancé officiellement, le 31 janvier 2022, l’expérimentation nationale des centres et maison de santé « participatifs ».
Ce lancement s’inscrit dans un contexte électoral et nous tenions ici à préciser quelques éléments suite au communiqué de presse du gouvernement pour que cette expérimentation ne serve pas d’autres objectifs que ceux travaillés depuis 18 mois : construire un modèle économique propre à l’émergence de nouvelles formes d’organisation en soins primaires qui prennent réellement en compte les inégalités sociales de santé dans les parcours de soin.
Quand une politique publique se nourrit de l’expérience des équipes de terrain, nous savons que celle-ci à des chances de s’inscrire dans la durée, même au-delà des discours de circonstance. Nous avons montré que nous pouvions travailler ensemble pour construire ce nouveau modèle économique. Il faut du respect mutuel, et la reconnaissance du travail effectué par nos équipes depuis plus de 15 ans, au « croisement du sanitaire et du social » grâce à nos pratiques pluri-professionnelles. Nous avons construit une « méthode nouvelle » que le gouvernement vient enfin financer.
De plus nos structures ne « s’inscrivent [pas] dans la lignée de [la] méthode ‟d’aller vers” » du gouvernement. Nous sommes témoins depuis de trop nombreuses années de la destruction organisée du tissu associatif et des services publics dans les quartiers dans lesquels nous sommes implantés. L’épidémie Covid19 a accéléré la désertion du service public de ces quartiers, nous plaçant encore davantage dans un travail de substitution aux pouvoirs publics. Pour les habitant-e-s, plus qu’hier encore, c’est un sentiment de citoyenneté de seconde zone oscillant entre colère et résignation qui prévaut. En parallèle, la destruction de l’hôpital public et du secteur psychiatrique a continué de renforcer le virage pris vers un système de santé inégalitaire et marchand. Nos centres n’ont pas vocation à être des solutions de proximité bas de gamme pour pallier un système qui accentue les inégalités sociales de santé. Parce que nous sommes proches du corps des personnes au quotidien, nous voulons être des vigies du fonctionnement de cette société et de ses impacts sur la santé de nos patient-e-s.
Si nous avons participé à la création de cette expérimentation dont le cahier des charges est le reflet de nos structures, c’est pour que d’autres puissent en profiter, c’est pour que nous puissions nous inscrire dans le temps et pas constamment dans notre survie économique, c’est pour amener sur la place publique une conception radicalement différente du travail en santé.
Il y a 1514 quartiers en Politique de la Ville dont 86% ne disposent d’aucune structure de soins de premier recours. Nous allons donc continuer de nous battre pour que l’expérimentation ne se limite pas à 60 structures, pour son inscription dans le droit commun et sa généralisation dans tous les territoires urbains et ruraux qui le souhaiteront. L’accès de tou-te-s à la santé ne pourra par ailleurs exister que si les politiques publiques se fixent pour objectif premier de réduire les inégalités sociales de santé, en commençant par le maintien de services publics de qualité accessibles à toutes et tous.
Les équipes de la Case de santé, de la Place santé, du Village 2 santé, et du Château en santé